Le remontage "à blanc"
La partie cycle
J'effectue un remontage "à blanc" pour vérifier que tout ce qui a été modifié ou rajouté se monte parfaitement bien avant la couche de peinture finale.
Cela me permet aussi de prendre les cotes (ou de les vérifier) des dernières pièces à réaliser (comme le té de fourche supérieur, les commandes reculées, la fixation de l'amortisseur de direction, la fixation du radiateur d'huile, ...).
Les roulements coniques de direction sont montés (toujours avec la technique du chaud/froid) et le tube "qui va bien".
Le té de fourche inférieur est monté et le jeu réglé.
Je recommande fortement ce montage de roulements coniques qui apporte une rigidité nettement meilleure que les billes d'origine.
Tiens, premier truc qui ne va pas : le blocage directionnel n'est plus possible à cause des butées de direction rajoutées. Un petit coup de lime et ça fonctionne.
La fourche est en place avec le rigidificateur (à monter en premier sur les fourreaux !)
Il faut bien faire attention à l'ordre des différents serrages pour ne pas générer de pré-contraintes :
- Serrage des tubes de fourche sur le té inférieur
- Serrage de la fixation centrale du té supérieur
- Serrage des tubes de fourche sur le té supérieur
- Serrage des 2 vis de fixation du rigidificateur sur les fourreaux
- Serrage de l'écrou de la roue (à droite)
- Serrage de la demi-coquille de fixation de la roue (à gauche)
- Serrage des 6 vis de fixation des racleurs sur le rigidificateur
- Ouf ! C'est fini
Ca commence à prendre forme :
Puis, le bras oscillant est équipé des 2 roulements, des 2 butées latérales, de l'entretoise, des coupelles et des joints (tout ça neufs).
J'obtiens un jeu de 1,4 mm (quand même) entre le cadre et l'entretoise montée avec les 2 coupelles (axe non serré), et un jeu de 0,4 mm entre le bras oscillant avec son entretoise et les butées latérales.
2 rondelles en laiton épaulées pour compenser tout ça et ce sera parfait.
Le graisseur rajouté rejoint le bras oscillant (ce sera bien pratique).
Après une pause de 2 mois (vacances d'été 2006), je poursuis le remontage.
Le moteur est juste bien nettoyé (je l'ouvrirai plus tard) et monté dans le cadre.
La béquille centrale est détordue, renforcée et calée d'un côté pour avoir la moto bien horizontale. Il ne restera qu'à la peindre.
Le circuit électrique
Au tour du circuit électrique. Les compteurs/compte-tour sont montés provisoirement pour tester tout le circuit électrique. J'en profite pour le simplifier et le fiabiliser.
Je commence par retirer l'isolant extérieur noir du faisceau électrique, puis je supprime les connecteurs et fils inutiles.
C'est déjà un peu plus clair :
Je prépare le déplacement électrique du contacteur principal sous le carter latéral gauche, ainsi que l'intégration des 4 voyants (point mort, clignotants, phare et shift light) dans le tableau de bord.
Il y aura déjà beaucoup moins de connectique dans le phare avant.
Pour la fiabilisation, je remplace les câbles des alimentations principales par des câbles de section plus importante, puis je reprends aussi tous les sertissages à la soudure étain,
et enfin je rajoute des liaisons de masse té de fourche <--> cadre et moteur <--> cadre. Les câbles dont l'isolant est usé sont bien sûr remplacés.
Pour information, les raccordements des câbles d'origine sont juste sertis et enveloppés par un bout d'isolant collant.
Regardez ce que l'on trouve sous l'isolant extérieur noir du faisceau (1ère photo), puis sous l'isolant jaune des raccordements d'origine (2ème photo) :
Cela fonctionne très bien tant que l'humidité ne rentre pas dans le faisceau ... une fois que l'oxydation commence, c'est plutôt galère pour trouver les pannes.
Après l'avoir vécu (sur une marque italienne ...), je reprends systématiquement toutes les connections à la soudure étain, protégées ensuite par de la gaine thermo-rétractable.
Quelques gaines thermo-rétractables plus tard et voilà un circuit électrique simplifié, fiabilisé et testé.
Le résultat final n'est pas spectaculaire, mais c'est sur ce circuit électrique que j'ai passé le plus de temps depuis le début de mes travaux (1 mois environ !).
Il faut dire que le contacteur m'a pris pas mal de temps, à la fois pour trouver un modèle adaptable, puis pour le positionner et le fixer.
Bon, mais en fait ça m'a pris du temps car je n'aime pas refaire les circuits électriques, je n'étais donc pas très motivé ... Enfin, c'est maintenant terminé et je vais pouvoir passer à autre chose.
Pour faire profiter de mes recherches ceux qui ont un SR, le contacteur de 350 RDLC 4LO se monte en remplacement de celui d'origine.
Il faut quand même retirer le verrouillage de direction et remplacer les connecteurs (6 fils en 2 prises (4 et 2 fils) sur le SR, 6 fils en 1 prise sur le RDLC).
L'avantage majeur de cette solution est que ce modèle adaptable (
SWI 005) est disponible chez tous les accessoiristes pour 38 € au lieu d'environ 100 € pour le modèle d'origine SR chez Yamaha (prix 2006).
Le contacteur déplacé :
Le tableau de bord
Une fois terminé le té supérieur, je prépare le tableau de bord.
Je pars d'une tôle d'aluminium de 3 mm dans laquelle je trace le tableau définitif (vu la dimension de la tôle, j'ai droit à l'erreur).
Je ne fixerai qu'un indicateur (compteur ou compte-tour suivant la configuration) et les voyants.
Je commence par tracer le modèle. Ensuite c'est encore une question de patience : il faut scier, percer, limer, poncer, ajuster ...
La tôle est ensuite poncée au papier à l'eau pour enlever toute les traces et rayures. En final, Je pense faire une finition brossée.
Pour l'habillage du bord, j'utilise un jonc plastique de bulle (vendu au mètre chez les accessoiristes).
Il me reste à ajuster la hauteur et l'angle de pliage sur le té de fourche monté, et le perçage pour les 4 voyants.
Il me reste le changement de fond de compteur et de compte-tour (je suis un inconditionnel des fonds blancs).
La première étape est de démonter très délicatement le verre (il faut dessertir le cache métallique avec un petit tournevis).
L'aiguille s'enlève avec une fourchette (pas une de celles qui est dans la boîte, mais une qui sert à manger !). Elle vient assez difficilement, j'ai
du chauffer au sèche-cheveux pour l'enlever.
On a maintenant accès au fond de compteur (ou de compte-tour).
Je vais scanner l'original et le travailler sur P.C.
Nous sommes en décembre 2006, après quelques heures passées à modifier et retoucher le fond de compteur sur P.C, j'arrive enfin à sortir 2 maquettes qui me plaisent :
Pour tout vous dire, il y avait une 3
ème maquette, mais malgré les conseils de mon jury (ma chère et tendre), je ne l'ai pas retenue ...
Ceci dit, mon jury a certainement un sens de l'esthétisme bien plus développé que le mien. J'admets que le résultat à cette étape du remontage "à blanc" est bien plus sobre comme ça (souvenez-vous que j'étais parti pour un cadre bleu ...).
Je lui laisserai donc le choix des couleurs et des finitions à l'avenir (je conserve quand même un droit de veto, nonmého
)..
Pour ceux que ça intéresse : je peux vous envoyer les scans et les différentes maquettes (à demander par email).
Je passe ensuite les 2 maquettes à la plastifieuse, puis je les découpe soigneusement. J'ai conservé la plaque support d'origine, que j'ai poncé pour éviter l'apparition des anciens chiffres la nuit (par le rétro-éclairage).
Je colle enfin celle qui a été retenue par le jury (la N°2) sur l'ancien support.
Un petit coup de peinture rouge sur l'aiguille est c'est bon (ceci dit, c'est du travail de précision, je l'ai recommencé 4 fois : un coup ça a bavé,
un coup ce n'était pas régulier, un coup j'ai mis mes gros doigts quand ce n'était pas sec, ... il faut vraiment de la patience !).
Comme je n'ai pas envie de ressertir le cache métallique et que je veux conserver un accès facile au fond de compteur, je fabrique un cache démontable (en 2 parties).
La fixation se fait par 4 petites vis M3. Une opération de polissage, et c'est terminé pour le compteur.
Il me restera à faire la même chose pour le compte-tour, mais on verra plus tard.
Après réflexion, la plaque support compteur fabriquée ne me satisfait pas (c'est purement esthétique). Je décide donc d'intégrer les voyants dans le té de fourche
et de fixer le compteur (ou le compte-tour) par une patte dessous (comme à l'origine).
J'ai choisi de refaire un té un peu plus large car je craignais de trop affaiblir le premier en perçant 4 trous pour les voyants.
Je me sers de la tôle d'aluminium de 3 mm dans laquelle je découpe le support et 2 renforts. Après les opérations de découpe, pliage, ajustage, perçage ... je brase (brasure spéciale aluminium) les 2 renforts latéraux.
Il me restera un peu de mastiquage et une peinture de finition.
Voilà ce que ça donne au final (et cette fois, c'est exactement le look ce que je voulais) :
Un zoom du compteur :
De gauche à droite les voyants de : approche de zone rouge, point mort, clignotants et phare.
Pour finir la partie avant, il me reste la fixation du phare, mais je n'ai pas d'idée précise sur ce que je veux faire (pattes phare faites "maison" ou achat de Tomaselli ?). Je vais passer à autre chose le temps que ça murisse ...
Petite précision sur les voyants du tableau de bord :
Ces voyants sont en réalité des diodes (plus résistantes aux vibrations), qui sont donc polarisées. Il est alors nécessaire de modifier le circuit électrique pour le bon fonctionnement du voyant des clignotants (si on le branche comme à l'origine,
c'est à dire entre le circuit des clignotants gauches et droits, le voyant ne s'allume que pour un coté).
Je rajoute donc 1 diode de redressement sur chaque arrivée des clignotants (1 sur le circuit des clignotants droits, 1 sur le circuit des clignotants gauches), puis je relie ces 2 circuits qui vont entrer sur + de la diode.
Ainsi, il n'y aura pas de retour d'un circuit sur l'autre, mais seulement l'alimentation de la diode.
L'échappement
Nous sommes déjà fin Décembre 2006. J'ai passé un temps fou sur l'ensemble du té/compteur/voyants.
J'attaque maintenant l'adaptation du tube d'échappement inox (acheté en groupe via le forum de J.M Hauchard (qui a fermé courant 2007)).
J'ai besoin de modifier le cintre du tube (le pot est un peu trop haut et un peu trop près de l'amortisseur).
Comme je n'ai pas de cintreuse, je vais utiliser la technique à l'ancienne : le cintrage au sable. Le tube est donc rempli de sable fin, bouchonné de chaque coté et tenu avec un mors en bois. Il n'y a plus qu'à chauffer au rouge et forcer sur le bras de levier.
Bon il faut quand même être costaud (j'ai tapé à la masse pour arriver à le déformer). Après plusieurs essais (démontage + montage sur le moteur pour voir ce que ça donne + remplissage de sable et re-cintrage ...), j'obtiens au final le cintre qui va bien.
J'aurai quand même fait 4 montages/démontages (ça m'a pris tout un week-end) ! Une fois le cintre terminé, le tube est entièrement poli.
Les étapes du cintrage :
Et voilà la ligne d'échappement presque terminée (il manque les fixations du silencieux et du tube, ainsi que la bride de fixation à la culasse) :
Les commandes
Après une pause de 3 mois en ce début d'année (par manque de temps et aussi par manque d'envie ...), je reprends ce projet en début Avril 2007.
La fixation du rétroviseur du support du levier de frein avant est supprimé (il était à moitié arraché suite à une chute).
Je termine donc de le scier, puis je bouche le trou avec de la brasure aluminium.
Le support est prêt pour une peinture noire.
(Merci à Léa de tenir le support avec ses petites mains)
Après montage du support du levier d'embrayage sur les bracelets, je me rends compte que la sortie du cable du décompresseur arrive juste en face d'un tube de fourche.
Je décide donc de couper la commande de décompresseur et de la rebraser plus proche du support d'embrayage pour dégager du tube de fourche.
Un petit coup de mastic sur les soudures, et celui-ci est prêt pour la couche de noir.
Les étapes de la modification du support gauche :
Malgré 2 leviers (frein et enbrayage) neufs commandées chez Kedo (en alu brut), je trouve qu'il y a beaucoup de jeu au niveau de l'articulation.
Il faut dire que les axes sont pas mal usés (surtout l'embrayage, l'axe du levier de frein est bon ... souvenez-vous que les précédents propriétaires n'utilisaient pas le frein avant).
Des bagues en bronze sont donc réalisées au diamètre de l'alésage des leviers, ainsi qu'une rondelle de calage latéral. C'est impeccable !
Pour la partie commodos, ceux-ci sont durs à manoeuvrer (bourrés de salissures), et l'aspect extérieur est très "fatigué" (les repérages des commandes sont bien attaqués). Je les démonte entièrement puis les nettoie (ce n'était vraiment pas du luxe : les contacts cuivres étaient même complètement oxydés).
Je passe en voile d'apprêt, puis un voile de peinture noire.
Pour le repérage des commandes, je réalise les étiquettes sur P.C, puis je les imprime sur du film polyester autocollant (après plusieurs essais, c'est celui qui tient le mieux au vernis).
Les étiquettes sont découpées et collées (c'est aussi un bon jeu de patience, surtout pour les petites ... ), puis le tout est vernis. Le résultat est même mieux que celui que j'espérais !
Voilà le résultat final des commandes et du tableau de bord :
Une paire de poignées "Beston" et voilà le look. Il me restera la poignée d'accélérateur à remplacer (la partie plastique à l'intérieur, je vais l'inclure dans la prochaine commande Kedo que je vais passer), ainsi qu'un rétro gauche à trouver (je n'ai pas encore d'idée sur le modèle ... il faut que ça murisse).
Les pattes du phare avant
Merci encore à Cedric de m'avoir donné des pattes phare Tomaselli. Après essai, elles sont trop courtes (à cause de la position de mon compteur).
Mais ça m'arrange au final, car ça va me permettre de personnaliser les plaques latérales, c'est à dire que je vais conserver la fixation Tomaselli autour du tube de fourche et juste concevoir les 2 plaques latérales.
Avant de lancer les usinages, je préfère réaliser une maquette en contreplaqué pour vérifier que rien ne gêne, et pour pouvoir juger de l'esthétisme.
Pour la petite histoire, j'utilise du contreplaqué de 5 mm, car il se coupe et se travaille très facilement.
Les dimensions sont bonnes, mais je ferai les plaques définitives droites (sans le décrochement).
Je n'ai plus qu'à faire un plan de ce que je veux et le donner à mon père qui est bien meilleur que moi pour ce genre d'usinage (Pour les gros malins qui la ramènent
: faites des arrondis sur une fraiseuse conventionnelle
en combinant les 2 mouvements à la main ! Après on en rediscute ...)
Pour finir la partie avant, je fabrique aussi une petite patte de fixation pour le klaxon (sous le phare).
Pour les pattes définitives, je fais en sorte de ne pas voir les vis de fixation de l'extérieur et je rajoute une forme en creux pour alléger l'aspect visuel de la patte.
Des rainures sont aussi faites à la fraise "boule" dans la forme en creux.
Il me reste à polir les pattes (sauf la partie en creux qui sera sablée pour atténuer les marques d'usinage).
Le phare avant est neuf (H4 de provenance Kedo).
Ca avance doucement :
Le garde-boue avant
Nous sommes en Septembre 2007, je reprends le remontage après avoir passé pas mal de temps cet été sur une italienne
(mais non, pas une femme ...).
J'attaque donc la fixation du garde-boue avant acheté aux dernières Coupes Moto Légende.
Je fabrique des petites cales, j'ajuste tout ça et je coule le tout dans de la résine (j'en profite pour poser quelques couches de tissus de verre à l'intérieur, car il n'est pas bien épais d'origine et se déforme facilement).
Un coupe de mastic, une couche d'apprêt, un ponçage à l'eau et une couche de noir plus tard ... c'est fini pour le garde-boue (ça va vite à écrire comme ça, mais ça prend quand même un peu plus de temps à faire en vrai
).
L'adaptation du garde-boue :
L'amortisseur de direction
J'ai pu récupérer un amortisseur de direction de Suzuki (merci mon cousin Jean-Claude !). Un bon nettoyage et une vidange et il est comme neuf.
Comme je cherche surtout à ce qu'il soit le plus discret possible, je vais donc le fixer sous le réservoir.
J'utilise encore la solution du gabarit en contreplaqué pour réaliser une platine qui sera fixée sous le té inférieur (qui possède 2 taraudages M6 inutilisés).
Pour le cadre, c'est un petit peu plus compliqué. Après quelques essais plus ou moins fructueux (surtout moins), je pars sur une patte qui sera soudée au cadre (sur un tube contenant l'huile).
Elle est pour l'instant juste pointée. Je ferai faire les soudures quand tout sera démonté pour la peinture définitive.
La platine définitive de fixation sur le té inférieur est usinée dans une tôle d'acier de 10 mm. Une couche d'antirouille est appliquée pour l'instant, il restera à peindre tout ça en noir (y-compris le corps d'amortisseur).
L'amortisseur fixé :
La relève est assurée (elle veut déjà me la piquer ... ça promet) :
Les fixations du tube d'échappement
J'ai profité des usinages des platines reculées pour faire d'abord la fixation inférieure du tube d'échappement. Comme d'origine, elle est équipée d'un silentbloc.
Elle est prévue amovible pour pouvoir remplacer la bride de fixation à la culasse si besoin.
La bride inférieure de fixation du tube d'échappement montée :
Voilà, cette page se termine.
Il me reste à terminer la selle, puis à tout démonter, mettre en peinture définitive et enfin tout remonter.